Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
REVENANS EN CORPS.

tiroit de ce monde viendroit donner à l’autre des nouvelles de l’état de l’autre vie.

S’étant ainſi ſéparés, il arriva quelque tems après, que le même Michel Mercati étant bien éveillé, & étudiant de grand matin les mêmes matieres de Philoſophie, il entendit tout d’un coup comme le bruit d’un Cavalier qui venoit en grande hâte à ſa porte, & en même tems il entendit la voix de ſon ami Marſile Ficin, qui lui crioit : Michel, Michel, rien n’eſt plus vrai que ce qu’on dit de l’autre vie. En même tems Michel ouvrit la fenêtre, & vit Marſile monté ſur un cheval blanc, qui ſe retiroit en courant. Michel lui cria de s’arrêter ; mais il continua ſa courſe juſqu’à ce qu’il ne le vit plus.

Marſile Ficin demeuroit alors à Florence, & y étoit mort à l’heure même qu’il étoit apparu, & avoit parlé à ſon ami. Celui-ci écrivit auſſi-tôt à Florence pour s’informer de la vérité du fait, & on lui répondit, que Marſile étoit décédé au même moment que Michel avoit oui ſa voix, & le bruit de ſon cheval à ſa porte. Depuis cette avanture Michel Mercati, quoique fort reglé auparavant dans ſa conduite, fut changé en un autre homme, & vêcut d’une maniere tout-à-fait exemplaire,