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DISSERTATION SUR LES

lon que l’action du feu ſeroit plus ou moins violente. Mais je ne crois pas que cet habile homme trouve beaucoup d’approbateurs de ſon ſentiment. Le plus court ſeroit, à mon ſens, de nier les effets de ces maléfices : car ſi ces effets ſont réels, ils ſont inexplicables à la Phyſique, & ne peuvent être attribués qu’au Démon.

Nous liſons dans l’hiſtoire des Archevêques de Treves, qu’Eberard Archevêque de cette Egliſe, qui mourut en 1067. ayant menacé les Juifs de les chaſſer de ſa ville, ſi dans un certain tems ils n’embraſſoient le Chriſtianiſme, ces malheureux réduits au déſeſpoir ſubornerent un Eccléſiaſtique, qui pour de l’argent leur bâtiſa du nom de l’Evêque une ſtatuë de cire, à laquelle ils attacherent des mêches ou des bougies, & les allumerent le ſamedi Saint, comme le Prélat alloit donner ſolennellement le Baptême.

Pendant qu’il étoit occupé à cette ſainte fonction, la ſtatuë étant à moitié conſumée, Eberard ſe ſentit extrêmement mal ; on le conduiſit dans la ſacriſtie, où il expira bientôt après.

Le Pape Jean xxij. en 1317. ſe plaignit par des lettres publiques, que des