Voici un exemple qui peut ſe rapporter à ce qu’on raconte des Revenans de Hongrie, qui viennent annoncer la mort à leurs proches. Evode Evêque d’Upzale en Afrique écrit à S. Auguſtin en 415.[1] qu’un jeune homme qu’il avoit auprès de lui, qui lui ſervoit d’Ecrivain, & étoit d’une innocence & d’une pureté extraordinaire, étant venu à mourir à l’âge de vingt-deux ans, une vertueuſe Veuve vit en ſonge un certain Diacre, qui avec d’autres Serviteurs & Servantes de Dieu ornoit un Palais qui paroiſſoit brillant, comme s’il eût été tout d’argent. Elle demanda pour qui on le préparoit : on lui dit, que c’étoit pour ce jeune homme qui étoit mort la veille. Elle vit enſuite dans le même Palais un Vieillard vêtu de blanc, qui ordonna à deux perſonnes de tirer ce jeune homme du tombeau, & de le conduire au Ciel.
Dans la même maiſon, où ce jeune homme étoit mort, un Vieillard à demi-endormi vit un homme avec une branche de laurier à la main, ſur laquelle il y avoit quelque choſe d’écrit.
Trois jours après la mort du jeune homme, ſon pere qui étoit Prêtre, & ſe
- ↑ Aug. Epiſt. 658. & Epiſt. 258. pag. 361.