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APPARITIONS

CHAPITRE XLVII.

Objections contre les Apparitions, & réponſes
aux objections.

LA plus ſolide objection qu’on puiſſe former contre les Apparitions des Anges, des Démons, des Ames ſéparées du corps, ſe prend de la nature de ces ſubſtances, qui étant purement ſpirituelles, ne peuvent paroître avec des corps ſenſibles, ſolides & palpables, ni en faire les fonctions, qui n’appartiennent qu’à la matiere & à des corps vivans & animés.

Car ou les ſubſtances ſpirituelles ſont unies aux corps qui paroiſſent ou non ? Si elles n’y ſont pas unies, comment peuvent-elles les mouvoir & les faire agir, marcher, parler, raiſonner, manger ? Si elles y ſont unies, elles ne font donc qu’un tout, un individu avec elles ; & comment peuvent-elles s’en ſéparer après s’y être unies ? Les prennent-elles & les quittent-elles à volonté, comme on quitte un habit ou un maſque ? Cela ſuppoſeroit qu’elles ſont maîtreſſes de paroître ou de