ſultent. S. Auguſtin dans ſon livre de Divinatione Dæmonnum[1], ou des prédictions faites par le mauvais Eſprit, lorſqu’elles ſont ſuivies de l’effet, ſuppoſe que les Démons ſont d’une nature aërienne, & beaucoup plus ſubtile que les corps ordinaires ; enſorte qu’ils ſurpaſſent ſans comparaiſon & la legereté des hommes & des animaux les plus vîtes, & le vol des oiſeaux, ce qui fait qu’ils peuvent annoncer des choſes qui ſe paſſent dans des lieux fort éloignés, & hors de la portée ordinaire des hommes. De plus comme ils ne ſont pas comme nous ſujets à la mort, ils ont acquis une expérience incomparablement plus grande que ne peut être celle des hommes les plus expérimentés, & les plus attentifs à ce qui arrive dans le monde. Par ce moyen ils peuvent prédire pluſieurs choſes à venir, annoncer pluſieurs choſes éloignées, & faire pluſieurs choſes merveilleuſes ; ce qui a ſouvent porté les mortels à leur rendre des honneurs divins, comme les croyant d’une nature beaucoup plus excellente que la leur.
Mais lorſqu’on réfléchit ſérieuſement ſur ce que les Démons prédiſent, on re-
- ↑ Aug. de Divinat. Dæmon. c. 3. pag. 507. 508 & ſeq.