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DES ESPRITS.

CHAPITRE XVI.

La certitude de l’évènement prédit n’eſt
pas toujours une preuve que la prédiction
vienne de Dieu
.

MOïſe avoit bien prévû qu’un peuple auſſi indocile & auſſi ſuperſtitieux que les Iſraélites, ne ſe contenteroit pas des moyens raiſonnables, pieux & ſurnaturels qu’il leur avoit procurés pour découvrir l’avenir, en leur donnant des Prophetes & l’Oracle du grand Prêtre. Il ſçavoit qu’il s’élèveroit parmi eux de faux Prophetes & des ſéducteurs, qui s’efforceroient par leurs preſtiges & par les ſecrets de la Magie de les induire à erreur ; d’où vient qu’il leur dit[1] : S’il s’éleve parmi vous un Prophete, ou quelqu’un qui ſe vante d’avoir eu un ſonge, & qu’il prédiſe un miracle, ou une choſe qui ſurpaſſe la connoiſſance ou le pouvoir ordinaire d’un homme, & que ce qu’il aura prédit arrive, & qu’après cela il vous diſe : allons, ſervons les Dieux étrangers qui vous ſont inconnus ; vous ne l’écoute-

  1. Deut. xiij. 2.