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APPARITIONS

ſur la terre ; qu’elle a ouvert la terre, & fait ſortir les morts de leurs tombeaux.

Comme la matiere eſt ſuſceptible des ornemens de la Poëſie, les Poëtes à l’envi ſe ſont étudiés à en orner leurs ouvrages. Ce n’eſt pas qu’ils fuſſent perſuadés de la vérité de ce qu’ils diſoient : ils s’en mocquoient les premiers dans l’occaſion, de même que les plus ſenſés & les plus ſages du paganiſme. Mais ni les Princes, ni les Prêtres, ne ſe mettoient guere en peine de déſabuſer le peuple, ni de détruire ſes préjugés ſur tout cela. La Religion payenne les ſouffroit, les autoriſoit, & une partie de ſes pratiques étoit fondée ſur de pareilles ſuperſtitions.

CHAPITRE XV.

Des Oracles des Payens.

SIl étoit bien prouvé que les Oracles de l’Antiquité payenne fuſſent l’ouvrage du mauvais Eſprit, on ne pourroit donner de preuves plus réelles & plus ſenſibles de l’Apparition du Démon parmi les hommes, que ces Oracles ſi vantés, qui ſe rendoient preſque dans tous les