Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
APPARITIONS

& Mambrès, fameux Magiciens du tems de Pharaon, réſiſterent à Moïſe. Pline remarque, qu’anciennement il n’y avoit aucune ſcience plus renommée, ni plus en honneur que la Magie : ſummam litterarum claritatem gloriamque ex eâ ſcientiâ antiquitùs & penè ſemper petitam.

Porphyre[1] dit que le Roi Darius fils d’Hyſtaſpe avoit une ſi haute idée de l’art de Magie, qu’il fit graver ſur le Mauſolée de ſon Pere Hyſtaſpe, qu’il avoit été le chef & le Maître des Mages de Perſe.

L’ambaſſade que Balac Roi des Moabites députa vers Balaam fils de Beor, qui demeuroit dans les montagnes d’Orient vers la Perſe & la Chaldée[2], in montibus Orientis, pour le prier de venir maudire & dévouer les Iſraëlites, qui menaçoient d’envahir ſon pays, fait voir l’antiquité de la Magie, & des ſuperſtitions magiques dans ces pays-là ; car dira-t’on que ces malédictions & ces dévouemens étoient l’effet de l’inſpiration du bon Eſprit, ou l’ouvrage des bons Anges ? J’avoue que Balaam fut inſpiré de Dieu dans les bénédictions qu’il donna

  1. Porohyr. de abſtinent. l 4. § 16. Vid. & Ammian. Marcell. l. 23.
  2. Num. xxij. I. 2. 3.