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APPARITIONS

CHAPITRE X.

Examen du fait de Hocque, Magicien.

MOnſieur de S. André, Conſeiller Médecin ordinaire du Roi, dans ſa ſixiéme lettre[1] contre la Magie, ſoutient que dans le fait de Hocque dont on a parlé, il n’y a ni Magie, ni Sorcellerie, ni opération du Démon ; que les gogues ou drogues venimeuſes que Hocque mettoit dans les écuries, & faiſoit par leur moyen mourir le bétail qui s’y trouvoit, n’étoient autre choſe qu’une compoſition empoiſonnée, qui par ſon odeur & par l’écoulement de ſes parties inſenſibles empoiſonnoit les animaux, & les faiſoit mourir : il n’y avoit qu’à lever ces drogues pour garantir le bétail, ou éloigner le bétail de l’étable où étoit le poiſon. La difficulté étoit de découvrir où ces gogues étoient cachées, les Bergers auteurs du mal prenant toutes ſortes de précautions pour les cacher, ſçachant qu’il y alloit de leur vie ſi on les découvroit.

  1. M. de S. André, lettre 6. au ſujet de la Magie, &c.