Le 6 mai 1917, l’Echo de Paris publiait cet article :
Vous vous souvenez peut-être d’un fragment de poésie bretonne, que j’ai publié ici, voilà quatre mois, le 7 janvier, sous le titre : La prière du guetteur : « Je suis le grand veilleur, debout dans la tranchée ; – Je sais ce que je suis, et je sais ce que je fais : – L’âme de l’Occident, ses filles et ses fleurs, – C’est toute la beauté du monde que je garde cette nuit….. »
La pièce, – texte breton et traduction en regard, – m’était arrivée sans être accompagnée d’une lettre, sans autre indication que le nom de l’auteur, le numéro de la compagnie d’infanterie où Jean-Pierre Calloc’h était sous-lieutenant, et le numéro du secteur. Je l’avais trouvée si belle, que j’avais résolu aussitôt de partager avec d’autres l’émotion dont elle me pénétrait. Les grands poètes sont bien rares, même simplement les vrais poètes. Celui-là en était un grand, je ne crains pas de le dire. Il vient de mourir : il n’avait pas vingt-neuf ans.
Je le connaissais. Oh ! je ne l’ai pas assez connu ! Il aura été, pour moi, un de ceux qu’on devine, et qui