nomination au grade de sous-lieutenant se fit si longtemps attendre et pourquoi il ne fut pas décoré[1].
En tout cas, le souvenir du lieutenant Jean-Pierre Calloc’h n’est pas oublié parmi ceux de ses frères d’arme qui lui survivent et ils se rappellent encore cet officier modèle, qui fut à la fois une belle intelligence, un bon soldat, un Breton et un bon chrétien. La simple énumération des livres trouvés dans sa malle d’officier après sa mort, le dépeint bien : la Biblia Sacra ; Bourru, soldat de Vauquois, de Jean des Vignes Rouges ; Gingolph l’Abandonné, de René Bazin ; l’Imitation de Jésus-Christ (en breton), le Livre du gradé, l’Histoire de M. Polly, de H.-G. Wels, l’Orestie, les Choëphores, les Euménies, d’Eschyle, Notennou diwar benn ar Gelted Koz, Ar Ouiziegez, Skiant ar Vuhezegez, ar Gelennadurez (en breton. Notes sur les Anciens Celtes, les Connaissances, la Science sociale, l’Instruction). Sonnenneu Bretoned er Morbihan (Chants des Bretons du Morbihan, en breton), voire même un de ces romans policiers qui plaisent à son esprit épris de récits d’aventures.
Calloc’h, au début, espérait bien revenir de la guerre ; il me l’avait souvent dit, mais hélas il se trompait, en effet, le mardi de Pâques 1916, alors que la nature se reprend à la vie et à l’espérance, le barde breton, frappé d’un éclat d’obus à la tête mourait à Urvillers pour la France. Ce fut une perte douloureuse pour sa mère, sa famille, ses amis ; c’en fut aussi une très dure pour la Bretagne, qu’il aimait si
- ↑ Il vient de l’être et cette croix posthume a été une grande joie pour sa mère, sa famille et ses amis (1920).