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Calloc’h avait donc sa place toute marquée parmi les militants bretons qui commencèrent leur ardente campagne vers les premières années de ce siècle. Il fit partie de l’ « Union Régionaliste Bretonne », puis de la « Fédération Régionaliste de Bretagne ». Il collabora également à différentes revues bretonnes, comme Dihunamb (Réveillons-nous), revue mensuelle dont l’histoire est un véritable roman de foi patriotique, le Pays Breton, Brittia, etc. Finalement, il songeait à l’établissement, pour la défense de la langue bretonne, d’une nouvelle Société de combat pour l’après-guerre, mais ne s’était ouvert de ce projet qu’à peu de personnes, craignant l’intervention intempestive de ces brouillons et de ces détraqués qui n’ont pas, hélas, plus manqué au mouvement breton qu’aux autres mouvements intellectuels. Soudain la guerre éclate ; la France, la grande patrie est attaquée ; la Bretagne n’hésite pas et les Bretons veulent partir au front : Calloc’h, quoique classé dans le service auxiliaire, voulut faire la campagne. D’après son livret militaire, elle lui compte à partir du 25 Janvier 1915 ; il fut d’abord élève-aspirant au centre d’instruction de Saint-Maixent du 1er Avril au 12 Août 1915 et fut promu aspirant le 20 Août de la même année.

À l’armée, il donna toujours l’exemple du plus beau et du plus simple courage et l’on en pourrait donner maints exemples ; à l’assaut, armé de la hache d’abordage que lui avait envoyé un ami, M. A. Colin de Larmor, il était terrible ; quand ses hommes de garde étaient trop « marmités » au poste, il prenait lui-même leur place sans dire un mot et y restait toute la nuit ; on se demande vraiment pourquoi sa