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Le temps est brouillé ; avant peu, probablement, il tombera de la pluie. Mais qu’est-ce que la pluie pour celui qui est venu chercher Dieu ? C’est le tonnerre, et la guerre et le monde pour celui qui va voir devant lui la splendeur indicible du Crucifié ?

Six heures du matin ; le temps est brouillé. Pas une cloche n’a sonné pour annoncer cette messe, et cependant il y a des gens autour de l’autel de bois. Voici : deux cents Bretons de mon régiment ont eu faim du pain de Dieu, et ils sont venus vers lui. C’est une joie pour le cœur que de les voir là si nombreux. Et si fervents ! Ils ont le chapelet à la main, le chapelet aimé des familles de Bretagne. Je ne me fatigue pas de les regarder : que le visage de mon peuple est beau lorsqu’il est élevé vers Dieu ! Ceux qui veulent savoir ce qu’il y a au fond de l’âme bretonne n’ont qu’à venir aux cérémonies catholiques, là où sont agenouilles les hommes et les femmes de nos paroisses, la lumière de la prière sur leur front. Alors, ils comprendront, peut-être…