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voix du canon. Maintenant, ils savent combien beau est le nom de Breton, combien noble est leur race. Ô sang de ceux qui sont tombés au son du clairon de la Victoire, sur les rives du fleuve historique ; sang des loups de mer de Dixmude ; sang des géants des batailles d’Arras, de l’Yser, de Champagne, de l’Orient, sang géant, sang celtique, sois béni, béni, béni ! Nos cœurs étaient desséchés, et tu es tombé sur nous en pluie ; glacées et nues étaient nos terres, et tu fus pour elle un engrais sacré. Par ta force, la voici qui se lève de chaque coin, la fleur de la fierté du pays que nous cherchions jadis à semer. S’il plaît à Dieu, elle donnera du bon grain, à l’été qui vient…

Pas d’accidents pendant la journée. Vers six heures, on nous avise que nos canons vont civiliser un peu les Boches. Je fais descendre mes hommes dans le gourbi le plus profond, la « grotte », et je reste attendre avec mes deux sergents. Les Boches ne répondent pas à nos canons : des coups de fusil, rien de plus.