« Trois lieues au large jetée, à trois lieues de la Grande-Terre, — Mon île se dresse noire au milieu de la mer verte, — Les rochers allongés tout autour la gardent soigneusement — Des vagues sauvages qui jour et nuit déferlent.
Parmi toutes les patries qui couvrent le monde, — Non, il n’en est aucune qui soit tant aimée ! — Ô mon petit pays de Groix, quand je suis loin de toi, — Je suis malade et mon cœur gémit sans cesse.
Ô mon île perdue là-bas au milieu de la mer, — Quand atterrirai-je dans tes ports ouverts ? — Quand, ô ma patrie, reconnaîtrai-je le feu de tes phares, — Si clair dans le noir de la nuit ? Quand reviendrai-je ? »
Et il rêve, le pauvre matelot, — À sa femme qu’il a laissée sur la côte, à pleurer, — À ses petits enfants, allégresse de son cœur, — À sa blanche maisonnette qui dort au creux du vallon.