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À l’âge où l’on ne songe ni à tombe ni à pierre, — Ni au fleuve de la vie qui va si vite… — Au milieu de mon plaisir pourtant je suis inquiet : — Dieu mit la tristesse dans le cœur des Bretons.

Les hommes autour de moi sourient au printemps, — Le rossignol sur la branche dit sa plus belle chanson — Tous les oiseaux répandent dans l’air leurs gais couplets ; — Mais moi, lorsque je prends ma harpe chétive, — Elle gémit toujours et je ne sais qu’un air : — Dieu mit la tristesse dans le cœur du Breton.

Chaque chose devrait me donner de l’allégresse : — Jeunesse et liberté, fleurs dans la prairie, soleil aux cieux — Que faut-il encore pour me nommer heureux ? — Et cependant je ne me plais pas en ce monde, — Quelque chose malgré tout m’y manque : — Dieu mit la tristesse dans le cœur du Breton.