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le type unique et invariable, pris dans la mesure même de la terre, fera disparoître la diversité ; l’incohérence, l’inexactitude, qui ont déjà existé jusqu’à présent dans cette partie de l’industrie nationale.

Les arts et l’histoire, pour qui le temps est un élément nécessaire, demandoient aussi une nouvelle mesure de la durée, dégagée de toutes les erreurs que la crédulité et une routine superstitieuse ont transmises des siècles d’ignorance jusqu’à nous.

C’est cette nouvelle mesure que la Convention nationale présente aujourd’hui au peuple français ; elle doit porter à-la-fois et l’empreinte des lumières de la nation et le caractère de notre révolution, par son exactitude, sa simplicité, et par son dégagement de toute opinion qui ne seroit point avouée par la raison et la philosophie.

§. PREMIER.
De l’Ère de la République.

L’ère, vulgaire, dont la France s’est servie jusqu’à présent, prit naissance au milieu des troubles précurseurs de la chûte prochaine de l’empire romain, et à une époque où la vertu fit quelques efforts pour triompher des faiblesses humaines. Mais pendant dix-huit siècles, elle n’a presque servi qu’à fixer dans la durée les progrès du fanatisme, l’avilissement des nations, le triomphe scandaleux de l’orgueil, du vice, de la sottise et les persécutions, les dégoûts qu’essuyèrent la vertu, le talent, la philosophie, sous des despotes cruels, où qui souffroient qu’on le fût en leur nom.