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Les quatre saisons considérées comme divisions de l’année présenteroient trop d’inconvénients pour les usages domestiques et civils, à raison de leur inégalité et de leur longueur : l’esprit, pour s’élever de la petite unité du jour à la grande unité de l’année, a besoin de plusieurs unités intermédiaires et croissantes qui lui servent à la fois d’échelle et de repos.

La lune se meut autour de la terre et dans ses différentes positions, elle reçoit et réfléchit la lumière du soleil ; c’est ce qui détermine ses phases. Le retour de la même phase se répète douze fois dans l’année et forme douze lunaisons ; chacune est à peu-près de ving-neuf jours douze heures et demie ou, en compte rond, trente jours.

Les douze lunaisons font trois cent cinquante-quatre jours, c’est-à-dire onze jours de moins que l’année ordinaire. La lune ne nous offre donc pas par ses mouvemens, une division exacte de l’année ; mais elle est trop utile au marin dont elle dirige souvent la marche, au voyageur, à l’homme laborieux des champs, et sur-tout à l’habitant du nord, pour qui elle supplée au jour dans les longues nuits d’hiver, pour ne pas appeler toute leur attention par ses mouvemens.

Le mois est donc une division utile : aussi tous les peuples connus l’ont-ils adoptée ; mais pour être commode, elle doit être toujours la même, et se rapprocher d’une lunaison autant que le permet l’unité du jour, qui est la plus petite qu’on puisse employer ; or, vingt-neuf jours douze heures et demie est plus près de trente que de vingt-neuf, et le nombre décimal trente promet beaucoup plus de facilité dans les calculs.