Page:Calendrier de la Paroisse Saint-Jean de Libourne 1895.pdf/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chapelle, et se prolongeait ainsi jusqu’au couchant vers la rivière.

Quelle était la forme de ce château ? Probablement celle d’une tour carrée, comme on en voit un exemple dans le château de Saint-Emilion.

Ce château devait avoir bien des charmes et des agréments, car les rois d’Angleterre manquaient rarement de venir y passer quelques jours, toutes les fois qu’ils faisaient un voyage en Guyenne. C’était une sorte de villa de campagne qui leur plaisait extrêmement. Les chroniques de l’époque rapportent qu’Henry III y était en 1243 ; Édouard Ier y vint plusieurs fois ; le sénéchal de Guyenne y tint plusieurs fois ses assises, ainsi qu’on peut le voir aux coutumes du ressort du Parlement de Guyenne ; le prince Noir et la princesse de Galles, son épouse, y reçurent les rois de Castille et de Majorque en 1367 et leur firent des fêtes splendides.

En 1367, il servit de séjour ou plutôt de prison à l’illustre Duguesclin, battu à Navarette, non loin de Logrogno, par Pierre le Cruel et le prince Noir. Duguesclin en conserva rancune ; aussi, ayant porté ses armes victorieuses dans les environs de Libourne, en 1377, il ruina en partie le château, témoin de sa captivité.

Richard II le fit réparer en 1394.

Mais, après la bataille de Castillon, les soldats de Charles VII se portèrent sur Condat, et, cette fois, la forteresse féodale disparut pour toujours, sauf la chapelle, qui fut agrandie un peu plus tard et qui devint plus que jamais l’objet d’une grande vénération.


IV


Dans les dépendances du château des ducs de Guyenne et des rois d’Angleterre se trouvait, en effet, une chapelle dédiée à la Très-Sainte Vierge. Elle ne lui était pas tout à fait contiguë ni ne pouvait l’être, dit Guinodie,