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Liburniens. Ce qui autorise cette assertion, c’est que le mot Condat, en langue celtique, veut dire confluent ; du reste, dans la paroisse qui porte actuellement le nom de Condat, on ne trouve aucune trace d’un port quelconque.

Notre Condat d’aujourd’hui tire son origine d’un château bâti par Guillaume le Pénitent, duc de Guyenne. Ce château fut appelé dès le début Castrum Condate, ou chastel de Comphuac, à cause de son voisinage avec le Condat des Liburniens, sur lequel, d’ailleurs, il exerça pendant de longues années une réelle suzeraineté. Le fameux prince Noir, fils d’Édouard III, roi d’Angleterre, data plusieurs de ses lettres de ce château.

Afin de ne pas confondre les deux Condat, on désigna souvent, dans les actes publics de l’époque, le plus ancien sous le nom de Condat-lès-Libournes. Ce n’est que quand celui-ci devint définitivement Libourne, que le château seul s’appela Condat et, après sa disparition, le nom demeura uniquement au village qui s’était formé peu à peu autour de ses murailles.


II


La Seigneurerie de Condat était une des plus importantes de la Guyenne, puisqu’elle comprenait, non seulement la presqu’île dont nous avons parlé, mais encore tout le territoire qui s’étendait jusqu’à la Barbane, petit ruisseau qui prend sa source à Parsac, et va se jeter dans l’Isle, à une lieue et demie environ de son embouchure, après avoir arrosé successivement les communes de Montagne, Néac, Lalande et les Billaux. Cette seigneurerie appartint très longtemps aux rois d’Angleterre, et nous les voyons donner tour à tour les gros revenus qu’elle produisait, soit à des seigneurs Anglais, soit à des seigneurs Gascons qui leur étaient demeurés fidèles.