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Cela dura ainsi jusqu’à 1653, où les Récollets de la rue Saint-Eutrope vinrent, avec l’autorisation de Louis XIV, s’emparer du presbytère que M. Minard, curé de Libourne, avait naguère construit, pour la desservance de la chapelle.

Furieux de cette spoliation, les membres de la jurade libournaise firent venir les capucins et les installèrent dans le presbytère de Condat. Mais forts de l’appui de celui qui avait dit : « L’État, c’est moi, » les Récollets obtinrent trois arrêts du conseil d’État en date des 12 mars, 9 mai et 24 juillet 1661, et les Capucins furent obligés de leur céder la place.

M. Arnaud Chaperon, maire, et M. Lasaphe, jurat, faillirent payer cher leur dévouement aux Capucins qu’ils avaient fait revenir à Libourne, malgré l’injonction du Parlement qui les en avait expulsés. Une prise de corps avait été décrétée contre eux. Ce n’est que grâce à l’intervention de Mgr Louis de Béthune, archevêque de Bordeaux, qu’ils parvinrent à apaiser la colère du roi. En même temps, un nouvel arrêt du conseil d’État renouvela aux Capucins la défense de s’établir jamais à Libourne.

Après la Révolution, les premiers desservants de Condat furent les membres du clergé de la paroisse de Saint-jean ; puis vinrent MM. Lugan, de 1869 à avril 1872 ; Egreteau, du 24 mai 1872 au ler mars 1891 ; Thiard, du 5 avril 1891 au 15 août 1892.

Le desservant actuel est M. l’abbé Boursier, qui poursuit avec autant de succès que d’intelligence la double œuvre de ses prédécesseurs, à savoir l’embellissement de la chapelle et l’extension du pèlerinage.

La chapelle de Condat, environnée aujourd’hui d’un splendide presbytère, d’un petit vignoble, d’une prairie et d’un jardin d’agrément, était jadis au centre même d’un cimetière ; on y découvrit, il y a quelques années, d’assez nombreux ossements et présentement encore, sur le mur du côté nord, on peut lire, gravés à la pointe du