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Le tout fut vendu en 1820 par Messieurs Piffon à Monsieur Guiraudeau, curé de Saint-Étienne-de-Lisse, pour la modique somme de 150 francs. Malheureusement on n’a pas su conserver cette œuvre d’art, on l’a remplacée par un autel moderne qui a sans doute sa valeur, mais M. Piganeau se plaint à juste titre d’en avoir vu les débris un peu partout dans l’église de cette paroisse.

Disons un mot maintenant des cérémonies qui s’accomplissaient autrefois dans le sanctuaire de Condat. Le lundi de Pâques, un grand concours de fidèles, venus de tout l’arrondissement et même de Bordeaux, se pressait dans la chapelle beaucoup trop petite pour la circonstance, les prêtres disaient les Évangiles et posaient l’étole sur la tête des pèlerins. Puis, mais cela n’était pas précisément dans le programme de la fête religieuse, on se livrait à la danse, dit Guinodie, au son du tambour et du fifre, seuls instruments en usage dans les bals champêtres de cette époque et même longtemps encore après 89. Le jour de l’Annonciation, semblable cérémonie, durant laquelle l’église ne désemplissait pas.

On avait dans tout le pays de Guyenne une grande dévotion à Notre-Dame de Condat et il dût s’opérer par son intercession de nombreux et d’éclatants miracles, car on voyait, comme aujourd’hui à Lourdes et à Verdelais, appendus à ses murs et à ses voûtes des ex-voto de toutes sortes : bras, béquilles, jambes, tableaux et petits navires.

Lors de la peste de 1604, les Libournais, dit l’histoire de l’époque, visiblement gardés par leur puissante protectrice, firent de très riches offrandes à son sanctuaire.

Les marins de Libourne et ceux des différents ports de l’Isle et de la Dordogne ne pouvaient pas rester en arrière sous ce rapport. Eux aussi eurent toujours une confiance sans borne à Notre-Dame de Condat.