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sculptée et ciselée ? Nous ne saurions le dire, les documents à ce sujet manquent absolument. Nous sommes heureux néanmoins de raconter son histoire à partir de la grande Révolution.

C’est M. Saint-Jean, bisaïeul maternel de Mme veuve Lapeyrolerie, qui, pour la soustraire à toute profanation, l’emporta secrètement et la cacha dans un double mur de sa maison, sise rue Thiers (ancienne rue St-Emilion), en face du Tribunal civil (autrefois l’Hôtel de la Monnaie).

Les mauvais jours passés, la famille Saint-Jean tint à garder cette statue pour laquelle elle avait une particulière dévotion à raison de plusieurs grâces importantes qu’elle avait obtenues en la priant. Plus tard, et afin de répondre à la vénération dont elle était de plus en plus l’objet de la part d’une foule de fidèles, on dût la placer sur un petit trône, au fond du palier d’un escalier toujours ouvert, et on venait un peu de partout porter des bouquets et faire brûler des cierges devant elle. Quand la chapelle de Condat fut rachetée, sur les instances de M. Dubuch et de M. l’abbé Chabannes, la précieuse madone fut gracieusement remise au vénéré pasteur de la paroisse par M. et Mme Lapeyrolerie, qui en étaient devenus, par héritage, les heureux possesseurs.

Durant le séjour de la madone dans les familles Saint-Jean, Micheau et Lapeyrolerie, un échafaudage s’effondra sur elle. C’est ce qui explique le bris d’une de ses mains, d’une partie de sa couronne et d’un bras de l’Enfant Jésus, détails qui ont été habilement réparés par un artiste.

Nous garantissons ces faits après une sérieuse enquête que nous avons tenu à faire.

Ces détails donnés, reprenons notre histoire au point où nous l’avions laissée.

À la grande Révolution, l’ancienne chapelle fut vendue comme bien national et achetée par les Messieurs Piffon