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elle passa entre les mains d’un tonnelier, Jean Michelot, et échut finalement à M. Jules-Pierre Beylot, qui la plaça dans sa chapelle particulière. Celui-ci en fit don en dernier lieu à M. Charriez, alors curé de Libourne. Désireux de rétablir au plus tôt l’ancienne dévotion à Notre-Dame de Condat et ne pouvant sans doute, dans ce but, acquérir la vieille chapelle, ce zélé pasteur en bâtit une nouvelle sur un terrain concédé par la commune, près de la croix, et y déposa la statue miraculeuse pour l’intronisation de laquelle on fit une splendide cérémonie, le 10 mai 1844. Mais tout cela n’était que du provisoire, car la Providence réservait plus d’honneurs et plus de gloire à Notre-Dame de Condat.

Avant d’en parler, disons que dans l’église de Condat, à droite du sanctuaire, sur un gracieux piédestal, il y a une autre statue des plus vénérables et vraiment digne de l’attention, non seulement des pèlerins, mais encore des archéologues.

D’abord elle est en silex ; c’est un énorme caillou, creux par derrière, que des mains patientes et habiles ont taillé par devant en forme de madone. Le trône sur lequel elle est assise est en pierre.

Cette madone, comme on en trouve peu certainement de ce genre, mesure 0 m 55 centimètres de hauteur. Elle est vêtue d’un costume rappelant le commencement du XVIe siècle et coiffée d’un diadème orné de festons et de pierreries simulées ; elle a la chevelure pendante ; de chaque côté de sa coiffure tombent des barbes ou bandeaux. Le cou est dégagé, le corsage échancré sur la gorge, un manteau bleu à larges rebords est orné de croix rayonnantes. Elle tient sur ses genoux l’Enfant Jésus qui porte dans ses mains la boule du monde ; ce dernier est à moitié enveloppé d’un manteau vert. La chaise ou trône sur lequel est assise la Vierge est orné de moulures et peint couleur marron.

De quelle époque est-elle ? Quel est l’artiste qui l’a