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LOUIS PEREZ DE GALICE.


Entrent LE JUGE et LES ALGUAZILS. LOUIS PEREZ et MANUEL sont dos à dos, et combattent en tournant et gagnant du terrain.
le juge.

Marchez sur eux.

louis.

Avancez, canailles. — Comment va, Manuel ?

manuel.

Très-bien. Et vous, de votre côté ?

louis.

Mon épée s’en donne à cœur joie !

le juge.

Ce sont des diables que ces hommes !

louis.

Puisqu’ils nous abandonnent le poste, courons au sommet

manuel.

Aux rochers !

Ils sortent.
le juge.

Suivez-les, et ne les laissez pas échapper !


Scène IV.

Une autre partie du bois.
Entrent JUANA et ISABELLE.
isabelle.

Le coup d’arquebuse que j’ai entendu, ce bruit plein d’épouvante et d’horreur, n’a pas été seulement pour moi comme un éclat de tonnerre, il m’a frappée comme la foudre. — Dieu me soit en aide ! D’où vient que Louis et Manuel tardent ainsi ? Je me sens glacée de crainte. — Chère amie, parlez-moi donc.

juana.

Comment voulez-vous que je vous réponde, moi qui partage vos doutes et votre terreur ?

isabelle.

Descendons de la montagne ; mieux vaut encore mourir d’une fois que de mourir lentement dans de semblables angoisses.


Entrent LOUIS PEREZ et MANUEL.
louis.

Tâchez, Manuel, d’escalader le rocher… et une fois que nous serons tous deux là-haut, vive Dieu ! une armée peut venir, elle ne nous aura pas.

isabelle.

Louis !

juana.

Manuel !