prétendrait obtenir le retour de son frère s’il ne me rend Ceuta. (À Fernand.) Maintenant votre altesse, à laquelle je dois ce que j’ai d’honneur et de gloire, me suivra à Fez.
Tous les pas que je ferai vers ma prison m’approcheront de la sphère divine où j’aspire.
Hélas ! Dieu puissant, n’avais-je pas assez de mes soupçons jaloux pour m’affliger ?
Henri, je demeure prisonnier, sans craindre ni les tourments de la captivité ni les rigueurs de la fortune. — Vous direz au roi notre frère que dans mon malheur il se conduise comme un prince chrétien.
Ne connaissez-vous pas sa générosité ?
Dites-lui, je vous le recommande, qu’il se conduise en roi chrétien.
C’est aussi en prince chrétien que je reviendrai.
Embrassez-moi.
Tout prisonnier que vous êtes, vous m’enchaînez.
Adieu, don Juan.
Non pas ! je veux rester auprès de vous.
Loyal ami !
Funeste entreprise !
Vous direz au roi… Mais non, ne lui dites rien… Qu’il sache seulement mes regrets
Voici un de ces chrétiens morts.
De peur de la peste, jetons-le à la mer.
C’est moi qui vous y enverrai à fendant et à revers : car un Portugais mort n’en est pas moins un Portugais !