Je lui pardonne de marcher sur les autres… mais pas sur moi.
Rends ton épée, fier Portugais. Si tu te remets en mon pouvoir, tu peux compter sur mon amitié… Qui es-tu ?
Je suis un chevalier. Tu n’en sauras pas davantage… Donne-moi la mort.
Non ; d’abord mon sein, encore plein de force, vous servira de rempart et conservera votre vie. Courage, monseigneur, courage, noble et illustre Fernand ; montrez à présent votre valeur héréditaire.
Qu’ai-je entendu ? et que pouvais-je désirer de plus ? (Aux Soldats.) Arrêtez, je ne veux pas aujourd’hui d’autre gloire ; et la victoire est assez complète qui met en mon pouvoir un tel prince. Fernand, puisque le sort a décidé que tu perdrais en ce jour la liberté ou la vie, rends ton épée au roi de Fez.
Que vois je ?
Je ne pouvais la rendre qu’à un roi… et la refuser serait un acte de désespoir blâmable.
Mon frère prisonnier ?
Ne montrez pas votre douleur, mon cher Henri. Ainsi l’a voulu le sort inconstant. Tels sont les caprices de la fortune.
Henri, don Fernand est, comme tu le vois, en mon pouvoir. Il me serait facile de vous donner à tous un juste trépas ; mais j’ai pris les armes seulement pour me défendre, et la générosité avec laquelle je vous laisse la vie me fera plus d’honneur que ne m’en ferait votre mort. Pour que le rachat puisse avoir lieu plus promptement, retourne en Portugal ; Fernand attendra dans mon palais que tu viennes le délivrer. Toutefois dis bien à Édouard qu’en vain il