nous défendre nous trois contre tant de monde ; nous devons être infailliblement pris ou tués.
Que faire donc ?
Oseriez-vous vous jeter dans le fleuve et le passer à la nage ?
Ce n’est pas le courage qui me manque… mais je ne sais pas nager.
Eh bien ! n’ayez pas peur ; moi je vous passerai sur mes épaules. En agissant ainsi, Manuel, je conserve à la fois ma vie et mon honneur : ma vie, en me réfugiant en Portugal, où je serai hors de leurs atteintes ; mon honneur, en vous laissant dans ma maison… Vous me comprendrez en songeant que j’y laisse ma sœur… C’est vous en dire assez. Adieu.
Un ami fidèle restera chez vous. C’est aussi vous en dire assez. Adieu.
Je compte sur vous.
Vous pouvez être assuré qu’il en sera comme si vous n’eussiez point quitté votre maison.
Dieu me soit en aide !
Déjà, comme un dauphin, il traverse l’humide élément.
Manuel ! souvenez-vous-en, je vous ai confié mon honneur.
Il lutte d’un bras vigoureux contre la force du courant.
Songez, songez à mon honneur !
Soyez tranquille ; je suis là.
Adieu.
Aurais-je pu m’attendre à un pareil malheur ?
Hélas ! partout où je vais, qu’ai-je trouvé que des disgrâces ?