Qu’ordonnez-vous ?
Il faut vous cacher au plus tôt. (Bas, à Isabelle.) Conduis-le vite à cet appartement écarté. Tu m’entends ?
Oui, madame. (À don Manuel.) Allons, vite.
Eh bien ! ouvrira-t-on ?
Protège-moi, ô ciel ! car il y va de mon honneur et de ma vie.
Je vais jeter la porte à bas.
Retirez-vous, Béatrix, vous en avez le temps, dans cette chambre. Qu’il ne vous trouve pas ici !
Vous avez raison.
Que venez-vous chercher ici, à cette heure ? quel tapage vous faites !
C’est à vous d’abord de me répondre. Que signifie cet équipage ?
Les vêtements de deuil me remplissent de tristesse et de mélancolie, et j’ai revêtu ces habits pour voir si cela m’égayerait un peu.
Il n’en faut pas douter : tous vos chagrins, mesdames, se guérissent avec des parures et des bijoux.
Qu’importe, puisque personne ne me voit ?
Dites-moi, Béatrix est-elle retournée chez elle ?
Oui ; son père a oublié la querelle passée.
Voilà tout ce que je voulais savoir, pour bien m’assurer où je devais aller lui parler cette nuit. Adieu ; et si vous m’en croyez, changez ce costume, qui ne vous convient pas.
Fermez cette porte, Béatrix.