les valets. (Il ouvre la valise et en tire une bourse) Ah ! la voilà cette bourse chérie ; quel bonheur de la revoir ! Vierge elle est partie, et elle revient grosse. — J’ai envie de compter ce qu’il y a dedans… Mais non ; mon maître pourrait venir, et il est inutile qu’il me trouve dans cette occupation. — À propos, il m’a commandé de sortir ses effets de sa valise. Mais quoi ! est-ce une raison pour le faire ? ne suis-je pas son valet ? Il vaut bien mieux aller se distraire un moment dans quelque cabaret du voisinage. — Cela te va t-il, Cosme ? — Mais oui, cela me sourit assez. — Eh bien, Cosme, partons, c’est moi qui régale, et faisons la fugue à nos maîtres !
Rodrigue m’a assuré que vos frères et le cavalier étranger étaient sortis et qu’il n’y avait personne dans l’appartement.
C’est ce qui m’a encouragée dans cette entreprise.
Vous voyez, madame, il n’y a aucune difficulté à passer par ici.
Je vois qu’au contraire toutes mes précautions étaient inutiles. Nous n’avons rencontré personne, et la porte s’ouvre et se ferme aisément, sans qu’on puisse s’en apercevoir.
Et dans quel dessein êtes-vous venue ?
Pour nous en retourner. C’est assez comme cela pour deux femmes. Ce cavalier ayant exposé sa vie en ma faveur, avec générosité et courage, je voulais voir s’il n’y aurait pas quelque présent qui…
Tenez, madame, voila celui que lui a fait votre frère… Cette épée qui est sur le buffet.
Regarde… on a donc transporté ici mon secrétaire ?
C’est mon seigneur qui l’a voulu. Il a désiré qu’on l’apportât ici avec tout ce qu’il faut pour écrire, et un certain nombre de livres.
Qu’est-ce que j’aperçois ? deux valises par terre.
Et de plus, ouvertes, madame. Voulez-vous que nous voyons un peu ce qu’il y a dedans ?
Soit !… c’est une folie, mais je suis curieuse de savoir quels sont ses effets, ses bijoux.