Noble madame ?
Comment n’avez-vous point paru de tout le jour, et ne vous montrez-vous que le soir au palais ?
Comme, en vous voyant, on voit toujours le soleil couronné d’un merveilleux éclat, je ne croyais pas qu’il fût si tard, madame ; il m’a semblé, au contraire, en vous regardant, que le soleil se levait.
Eh quoi ! vous me flattez ?
Ce ne sont point là des flatteries.
Qu’est-ce donc ?
C’est une façon de Macarandon.
Ah ! ma chère Laura, voyez-vous ? il m’a déjà comprise.
Il a raison.
J’aurais encore une autre excuse à vous donner.
Et laquelle ?
Comme je vous croyais irritée contre moi, j’ai différé de me présenter devant vous.
Moi, irritée ! et de quoi ?
Je serais mal venu à le dire, si déjà vous ne le savez.
Ce n’est pas que je ne le sache pas.
Qu’est-ce donc ?
C’est que je ne veux pas le savoir.
Mon bonheur est d’autant plus grand, que vous avez été plus généreuse ; car lorsqu’on a des sujets de plainte, il est généreux de les garder pour soi.
Je ne saisis pas bien votre pensée.