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AIMER APRÈS LA MORT.

alcouzcouz.

Pourquoi toi parler d’hier au soir ? Moi m’être endormi tout-à-l’heure, après avoir pris du poison de peur que mon maître ne tuât moi à cause de l’escapade de la jument. Mais puisque la jument être revenue, et que moi n’être pas mort du poison, Allah soit loué, et partons !

don alvar.

Que contes-tu là ? Tu étais ivre la nuit passée.

alcouzcouz.

Oui, si le poison rendre ivre, moi l’avoir été. Moi avoir la bouche sèche comme pierre à fusil, et la langue comme amadou.

don alvar.

Va-t’en ; je ne veux pas qu’une autre fois ta sottise me fasse perdre mon bonheur. Hier je manquai, à cause de toi, l’occasion la plus heureuse : je ne veux pas, par mon imprudence, éprouver aujourd’hui la même disgrâce.

alcouzcouz.

Pas ma faute, à moi !… faute à Zara, qui m’avoir dit que c’était du poison, et mol m’avoir empoisonné pour mourir.

On entend du bruit.
don alvar.

J’entends du monde qui vient de ce côté. — Cachons-nous en attendant qu’on soit passé.

Ils se cachent.


Entre GARCÈS avec d’autres Soldats.
garcès.

Voici l’ouverture de la mine qui se prolonge sous le rempart. Approchez, approchez en silence ; placez-vous, personne ne nous voit. — Voilà que j’ai mis le feu. Maintenant, éloignons-nous jusqu’à ce que le rocher éclate en nuages de fumée et de poussière. Puis, aussitôt après l’explosion, nous nous élancerons sur la brèche qu’elle aura faite, et nous nous y maintiendrons jusqu’à l’arrivée de nos camarades, qui sortiront, au moment convenu, de l’embuscade où ils sont cachés.

Ils sortent.
don alvar.

As-tu entendu ce qu’il a dit ?

alcouzcouz.

Moi, rien entendu.

don alvar.

C’est sans doute une ronde qui parcourt la montagne, et j’ai dû me soustraire à ses yeux. Sont-ils partis ?

alcouzcouz.

Vous pouvoir — voir.