Pendant ce temps nous pourrons préparer l’insurrection.
Grâces à mes soins, j’espère, tout cela finira bien.
Maintenant qu’ils se sont retirés pour écrire dans la pièce voisine, vous pouvez sortir, don Alvar.
Oui, certes, je sortirai, et pour ne revoir jamais une âme aussi inconstante unie à un cœur si généreux. Ah ! si je ne me suis point montré tout-à-coup, lorsque vous me frappiez d’un coup mortel, ce n’a pas été par égard, ce n’a pas été par contrainte… c’est que je n’ai pas voulu qu’une femme comme vous…
Ah ! don Alvar, quel langage !
Non, je n’ai pas voulu qu’on pût dire que moi j’avais aimé une femme qui, au mépris de ses sermens, offrait sa main à un homme dans le moment même où elle en avait un autre enfermé dans sa chambre.
Modérez-vous, Alvar ; vous vous abusez. Bientôt je vous donnerai satisfaction.
Il n’en est point pour de pareilles offenses.
Ne le croyez pas.
Comment ! n’ai-je pas entendu que vous étiez prête à épouser Mendoce ?
En effet, je l’ai dit ; mais vous ne savez pas dans quel dessein.
Ce ne pouvait être que pour mon malheur. Cherchez maintenant à vous justifier. Mendoce a ôté l’honneur à votre père, et par lui vous me tuez.
Le temps, Alvar, le temps prouvera ma constance. L’avenir montrera que vous seul avez manqué à la foi jurée.
Voilà bien de l’audace !… Quoi ! n’avez-vous pas accordé votre main à Mendoce ?