En vain dans un triste esclavage
L’Africain languit maintenant
Et pleure sa grandeur passée :
Si telle est la volonté d’Allah…
Vive sa loi !
Vive le beau souvenir
De cet exploit glorieux
Par lequel jadis à nos aïeux
L’Espagne entière fut soumise.
Vive sa loi !
Vive Xarife et Muza
Et leur immortelle victoire !
Jamais ceux de qui nous descendons
Ne furent mieux protégés par Allah.
Vive sa loi !
Qu’est-ce donc ?
On brise les portes.
On veut sans doute nous surprendre dans nos assemblées. Comme le roi les a défendues par édit, la justice, en voyant entrer tant de Morisques dans cette maison, aura soupçonné quelque chose, et vient faire des recherches.
Eh bien ! nous décamper.
Pourquoi tarder d’ouvrir, lorsqu’on frappe avec tant de violence ?
« Il ne faut pas ouvrir sa porte à qui l’on n’ouvre pas son cœur[1]. »
Que faire ?
Il faudrait, avant d’ouvrir, cacher tous les instrumens, et ensuite nous dirions que vous êtes venus me voir.
Voilà qui est bien imaginé.
Dissimulons. — Eh bien ! Alcouzcouz, qu’attends-tu ? Va donc ouvrir.
- ↑ Refrain d’une ancienne chanson.