Page:Calderón - Théâtre, trad. Hinard, tome II.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
JOURNÉE III, SCÈNE IV.

don félix.

Je vous remercierai plus tard de nouveau. Pour le moment, je dois vous apprendre que le seigneur Aurelio est à Milan.

don césar.

Que dites-vous là ? — Est-ce que vous l’avez-vu ?

don félix.

J’ai même tiré l’épée avec lui, mais sans qu’il y ait eu de sang versé ; et afin que tout finisse bien, don César, nous pensons au mariage de doña Violante. Qu’en dites-vous ?

don césar.

Je dis qu’elle m’a satisfait sur presque tous les points. — Son père ayant vu, comme elle prétend, la lettre que Tristan lui devait remettre, je conçois qu’il vous ait pris pour son amant.

don félix.

Cela est certain. (À Tristan.) En quel moment as-tu donné la lettre ?

tristan.

Pendant qu’il comptait l’argent.

don félix.

Il était donc là ?

tristan.

Non ; mais dans la pièce à côté.

don félix.

Il paraît qu’il vit tout, et dissimula ?

tristan.

Voyez ce maudit vieillard !

don félix.

Puisqu’il en est ainsi… (On frappe.) Mais on frappe, je crois ?

tristan.

Ce sera, j’imagine, le revenant.

don félix.

Ouvre donc !

don césar.

N’ouvre pas !

don félix.

Pourquoi ?

don césar.

Je ne dois pas assister à l’entrevue.

don félix.

Ne craignez rien, et n’ayez pas tant de scrupules ; je me contenterai d’expliquer l’échange de nos noms. Retirez-vous seulement derrière la tapisserie. (Don César s’éloigne.) Tu peux aller ouvrir, Tristan.


Entrent DOÑA SERAFINA et FLORA.
doña serafina, à don Félix.

Seigneur don César, ce n’est plus pour vous exprimer ma recon-