tarde bien à paraître, et j’ai beau parcourir la rue en tous sens, je ne le vois point venir ; bien que j’espère de sa noblesse et de son courage qu’il ne manquera pas au rendez-vous.
Retourne à la maison, Tristan ; et vive le ciel ! songes-y, si tu t’obstines à me suivre ou si tu parles, tu es mort.
Vous savez, seigneur, que je suis un modèle d’obéissance, surtout en pareille occasion.
Eh bien ! va-t’en au plus vite.
J’ai besoin ici d’invoquer mon honneur… Que dois-je faire, lorsque je sais qu’il va se battre pour un autre, — comme si maintenant on pouvait se battre de même qu’on se marie, par procuration ? La première chose que j’ai à faire, c’est de ne pas me trouver là bas avec lui ; la seconde, c’est de raconter la chose à qui pourra l’empêcher d’aller plus loin ; — et je m’acquitterai ainsi de mes obligations.
Le voilà seul. Je n’ai jamais douté de son courage.
Pour voir le lieu où il m’attend, relisons sa lettre. (Lisant.) « Bien que je pusse venger sans péril la mort de mon frère Laurencio… »
Seigneur, un vieux cavalier voudrait vous parler, et je viens vous chercher.
Fâcheux contre-temps !
Approchez, seigneur, car voici don Celio.
Embrassez-moi donc mille fois.
Bien que je n’aie pas l’honneur de vous connaître, je réponds avec empressement à une aussi gracieuse avance. (Bas, à don Félix.) Ne nous séparons pas.
Vous ne me devez pas moins.
« … je veux me conduire le plus généreusement possible. Donc,