allât à ma place. Je devrais donc l’en empêcher aujourd’hui, et j’espère qu’un autre jour…
Vous paraissez bien agité ?
Vous ne voulez point l’appeler ?
Non.
Vous ne voulez point me permettre de le suivre ?
Pas davantage.
Eh bien ! alors, pour Dieu ! suivez-le, car il a un défi.
Don César ?… Pour quel motif ?
Je l’ignore.
Et où a-t-il reçu ce défi ?
Je l’ignore également.
Attendez-moi donc là, et je cours après lui en recommandant qu’on vous garde.
Que penseront de moi, grand Dieu ! les duellistes raffinés[1] ? Serai-je approuvé ou blâmé par eux ?… Considéreront-ils que dans cette circonstance délicate c’était moi qui devais me battre, qu’il voulait se battre en mon lieu et place, et qu’ainsi je pourrais reprendre mon droit ? d’autant que cette feinte va bientôt cesser ; car à la fin doña Violante…
J’entre ici, don César, dans un heureux moment, profitant de ce que doña Serafina se promène au jardin ; je vous ai entendu prononcer mon nom, et quels que soient vos sentimens, je me réjouis que vous pensiez à moi !
Ces sentimens, madame, je n’ai pas besoin de vous le dire. Ils sont tels qu’ils doivent être pour une femme dont la conduite envers moi a été si perfide.
- ↑ Le duelliste espagnol (duelista) était un homme qui faisait profession de savoir toutes les lois sur le duel.