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MAISON À DEUX PORTES.

don félix.

Que ferai-je, dites-moi ?

lisardo.

Je ne vois qu’un remède.

don félix.

Lequel ?

lisardo.

Oublier…

don félix.

Ah ! le puis-je ?


Entre CALABAZAS.
calabazas, à don Félix.

Seigneur, il y a là dehors une dame qui demande à vous parler.

don félix.

C’est elle, sans doute ; je n’ai rien à lui dire.

lisardo.

Voyez d’abord si c’est elle.


Entre LAURA, couverte de sa mante.
don félix.

Est-ce que je ne la connais pas ?… Elle vient, j’en suis sûr, pour me persuader que je suis dans l’erreur.

lisardo, à part.

Si cette dame est la maîtresse de don Félix, chez laquelle il m’a trouvé, quelle est donc cette autre dame ?

laura.

Seigneur Lisardo, je vous prie, comme cavalier, de vouloir bien me laisser avec don Félix ; j’ai à lui parler.

don félix.

Qui vous a dit, madame, que don Félix consent à vous parler ?

laura, à Lisardo.

Laissez-nous seuls toujours.

lisardo.

Vous allez être par moi obéie. (À part.) Je ne puis faire sortir l’autre dame ; tenons-nous aux aguets… D’ailleurs, il n’y a rien à craindre, puisque ma dame mystérieuse n’est pas sa dame.

Lisardo et Calabazas sortent.
laura.

Maintenant que nous sommes seuls, don Félix, et que je puis dire tout haut le motif qui m’amène, écoutez-moi.

don félix.

À quoi bon ? je sais ce que vous voulez me dire ; — que ç’a été un rêve, une illusion, que j’ai été abusé en tout ce que j’ai vu et entendu. Si c’est là le motif qui vous amène, vous n’avez rien à me dire, madame, et moi je ne veux rien savoir.