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MAISON À DEUX PORTES.

Cette scène est, selon nous, d’un excellent comique et d’une finesse charmante. — La scène qui se passe sur le grand chemin entre Fabio et Lelio montre à quel haut degré Calderon possédait le talent d’observation. — La situation de la fin de la troisième journée a été très habilement imitée par Beaumarchais dans le Mariage de Figaro ; mais, s’il faut l’avouer, quelque ingénieuse que soit l’imitation, nous préférons, sous le rapport de la vraisemblance et de l’unité, la situation originale.

Jusqu’à ces derniers temps, cette jolie comédie n’avait pas été transportée sur notre théâtre ; mais il y a quelques années, deux de nos auteurs les plus habiles, MM. Duvert et Lauzanne, ont eu l’heureuse idée de l’accommoder à notre scène, et en ont donné, sous le titre de Renaudin de Caen, une très-spirituelle et très-piquante imitation.

Encore un mot, relativement à la traduction. — Nous prions le lecteur de n’être pas trop choqué d’y rencontrer ces expressions galant et dame, que nous avons préférées à celles-ci amant et maîtresse, parce qu’elles nous ont paru mieux rendre la nature des relations qui existent d’ordinaire entre les amans de Calderon. Il y a entre le galant et sa dame des soins, des hommages, offerts d’une part avec empressement et reçus de l’autre avec plaisir, mais il n’y a pas cette intimité que supposent dans notre langage actuel les mots d’amant et de maitresse.