Elle guette en secret à la porte l’arrivée de ce galant.
Quand il entrera, traitez-moi l’une et l’autre sans cérémonie. Je ne veux pas qu’il sache qui je suis. Il faut qu’il pense, en me voyant en ce lieu, que je suis la dame qu’on y a mise en prison, et que c’est à cause de lui que le gouverneur m’a arrêtée.
Nous nous conformerons à vos désirs.
Ne l’oubliez pas l’une et l’autre.
J’entends marcher dans le corridor d’un pas craintif.
Ce sera lui, sans doute.
Que le silence et les ténèbres de la nuit me soient favorables !
Pas de bruit ; ma maîtresse Lisarda n’est pas encore au lit, et le gouverneur couche ici près.
Que l’amour me prête ses ailes !
Soyez le bienvenu.
Vos yeux ont guidé mes pas comme deux lumières resplendissantes.
Ma chère Celia, placez-vous, je vous prie, à cette porte qui répond à l’appartement de votre maître, et soyez alerte.
N’ayez pas peur.
Et vous, Nice, mon amie, tenez-vous du côté de la chambre de votre maîtresse.
Je tremble.
Que craignez-vous, ma bonne ?
Quand je songe que Lisarda, ma maîtresse, est là, il me prend au cœur un serrement…
Vous n’avez rien à redouter en gardant cette porte.