tres que mon cœur prodiguerait avec facilité, dites-moi, mon ami quel projet vous amenait en ce lieu ?
Ne sachant pas vous y rencontrer, je n’avais pas d’autre but que d’y passer le jour. Je suis venu à Gaëte assez mal pourvu de joyaux et de parures, comme un soldat enfin ; et quoique l’équipage d’un soldat ait aussi son prix, ce n’est pas, après tout, celui d’un homme qui veut se marier. C’est pourquoi je me tiendrai deux jours à l’écart en attendant que je me sois fourni de tout ce qu’il me faut, car je ne puis me présenter chez ma future en habit de voyage.
Ma bonne fortune est plus complète que je ne l’imaginais, puisque je vous aurai ici deux jours caché avec moi.
C’eût été un vrai plaisir pour moi. Mais j’ai à Gaëte un ami qui est alcayde du fort, et que j’ai averti de mon arrivée. Je lui ai envoyé un message en mettant pied à terre, et j’attends sa réponse. Pour cette même raison je vous laisse ; car il viendra sans nul doute au-devant de moi, et il ne convient pas qu’il sache que vous êtes là.
C’est une précaution digne d’un ami tel que vous.
Demeurez avec Dieu. J’aurai soin de revenir vous voir en secret, et je m’engage à vous servir. Adieu, don César.
Adieu, don Juan.
D’où vient, monseigneur, que vous étiez là tout-à-l’heure à vous parler à vous-même, que vous demandiez des comptes à votre âme et à vos sens, et que votre pensée marchait lugubrement a la suite de votre mémoire et de votre intelligence, comme le diable d’un auto[1] ? Quelle est la femme, monseigneur, s’il vous plaît, qui vit maintenant dans votre cœur ? Est-ce Flerida absente, ou bien la dame mystérieuse qui prétend à l’héritage de la Dame-Revenant ?
Quoique je n’aie jamais aimé beaucoup tes plaisanteries, Camacho, je te l’avoue, elles ne m’ont jamais été aussi à charge qu’à présent.
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… Y que intentas
Que ande hecho diablo de Auto el pensamiento
Tras la memoria y el entendimiento ?Si nos souvenirs soin exacts, parmi les nombreux autos de Calderon, il en est un où le démon s’appelle la pensée (el pensamiento)