Sergent, porte d’abord mes effets au logis, et ensuite reviens m’avertir.
Scène II
Comment va le grison ?
Pauvre bête ! il ne peut plus se tenir.
As-tu dit à mon laquais de le promener un instant ?
Voilà une agréable ration !
Il n’y a rien qui délasse autant les animaux.
Pour moi, j’aimerais mieux de l’avoine.
Et mes lévriers, as-tu dit qu’on ne les attachât point ?
Ils en seront fort contens, mais pas le boucher[1].
Assez ; et puisque trois heures viennent de sonner, donne-moi mes gants et un cure-dents.
Croyez-vous tromper le monde avec ce cure-dents ?
Si quelqu’un osait penser en lui-même que je n’ai pas mangé à mon dîner un faisan, je suis prêt à lui soutenir ici et partout ailleurs qu’il en a menti à part soi.
Eh ! ne vaudrait-il pas mieux me soutenir moi-même ? car enfin je suis à votre service.
Quelles sottises !… À propos, n’est-il pas arrivé ce soir des soldats dans ce village ?
Oui, mon seigneur.
Pauvres roturiers ! n’est-ce pas pitié de leur voir toujours des hôtes nouveaux ?
- ↑ Parce que ces lévriers affamés iront voler chez lui.