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NOTICE.

L’Alcade de Zalaméa est en outre fort bien composé et rempli de situations intéressantes. On remarquera en particulier les scènes de Pedro Crespo avec son fils, avec don Lope, avec le capitaine don Alvar, à la troisième journée. Cette dernière, surtout, est d’une beauté sublime.

Enfin, le style complète dignement la perfection de l’ouvrage ; simple, naturel, rapide, et parfois d’une rare éloquence. Les rigoristes pourraient seulement reprocher au poète, dans deux ou trois détails, de s’être substitué à ses personnages ; et encore dans ces passages, que je n’ai pas besoin d’indiquer au lecteur, l’emploi du langage vrai était-il bien difficile et bien délicat.

Quelques années avant la révolution, un homme devenu depuis bien célèbre, le comédien Collot-d’Herbois, essaya de transporter sur notre théâtre l’Alcade de Zalaméa, qu’il avait imité de l’imitation de Linguet, et qu’il intitula : Le Paysan magistrat. Mais cette pièce est dénuée de tout mérite, et l’on n’en aurait point fait mention sans la célébrité que s’est acquise son auteur.