Alors, partez.
Adieu, doña Mencia.
Adieu, don Gutierre.
Vous êtes bien triste, madame.
Ah ! Jacinthe, qui ne le serait à ma place ?
Les événemens de la journée paraissent vous avoir laissé une inquiétude, un trouble…
Et ce n’est pas sans raison. Si tu savais !
Qu’y a-t-il donc, madame ?
Non, rien.
Confiez-vous à moi, de grâce !
Tu veux que je te confie ma vie et mon honneur !
Vous le pouvez, madame.
Eh bien ! écoute.
Dites.
Tu n’ignores pas que je suis née à Séville. — C’est là que don Henri, — je te parle de l’infant, — c’est là que don Henri me rendit des soins en secret pendant plusieurs années. Il fut obligé de s’éloigner. Alors don Gutierre se présenta, et mon père, abusant de son autorité, me contraignit à l’épouser. — Maintenant, que te dirai-je ? L’infant est de retour ; il m’aime, et moi j’ai de l’honneur. — Ah ! Jacinthe !…
Eh ! madame, ne vous chagrinez pas pour si peu. Vous connaissez ce proverbe castillan : — Il y a remède à tout, fors à la mort.