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NOTICE SUR CALDERON.




De tous les dramatistes qui ont fondé la gloire du théâtre espagnol, Calderon est aujourd’hui, dans l’Europe lettrée, le plus célèbre, le plus populaire. Voilà pourquoi, voulant donner une traduction des œuvres choisies des principaux dramatistes espagnols, nous commençons par Calderon. Bien qu’il soit l’un des derniers venus dans l’ordre des temps, c’est à lui qu’il appartient de disposer le public français à la connaissance des poètes ses compatriotes.

On sait peu de chose sur la vie de Calderon. Son premier biographe, don Juan de Vera-Tasis y Villaroël, n’a laissé, touchant le grand poète dont il avait eu pourtant l’honneur d’être l’ami, qu’un récit d’une sécheresse extrême, et ce n’est pas sans beaucoup de peines que nous avons pu réunir quelques détails d’un certain intérêt.

Don Pedro Calderon de la Barca naquit à Madrid dans les premiers jours de l’année 1600 (1)[1]. Son père, don Diègue Calderon de la Barca Barreda, secrétaire du conseil des finances, était le dernier rejeton d’une vieille famille noble, originaire du Val de Carriedo, dans la province appelée la Montagne de Burgos (2). Sa mère, dona Maria de Henao y Riaûo, descendait d’une noble famille des Pays-Bas de Flandre, établie de temps immémorial en Castille. — Dorothée Calderon de la Barca, sœur de notre poète et religieuse au couvent de Sainte-Claire de Tolède, se plaisait à raconter qu’avant la naissance de son frère, on l’avait entendu gémir à trois reprises différentes dans le sein maternel ; et cet événement merveilleux était pour elle le présage du bruit extraordinaire que l’enfant devait faire un jour dans le monde.

Après avoir passé ses premières années dans la maison paternelle, le jeune Calderon fut placé, avant l’âge de neuf ans accomplis, au collège impérial de Madrid, dirigé par les Jésuites. Là, il eut bientôt dépassé tous ses condisciples. Avant

  1. Voyez à la fin de la Notice.