même nous est favorable. Il se précipite dans les ondes où, pour tempérer sa fatigue, il mouille ses cheveux bouclés. (Elle sort.)
A moi s’offre une occasion sans pareille. Car, Dieu le sait ! les marques d’amour que je témoignai à Polonia étaient feintes. Je n’avais d’autre but que de la décider à me suivre et de fuir, à l’aide des bijoux qu’elle emporterait avec elle, cette maudite Babylone. Sans doute, j’y vécus honoré ; mais, au demeurant, n’y étais-je pas esclave ? Ma vie, déréglée et folle, aspirait à la liberté que m’accorde enfin le ciel. Mais une femme, maintenant, serait un embarras et un obstacle à mes desseins. Tout l’amour dont je suis capable ne va pas au-delà d’une inclination voluptueuse, d’une appétit sensuel ; et, cet appétit satisfait, la femme la plus réservée et la plus belle me devient à charge aussilôt. Que m’importe, à moi qui ne connais point de loi, un meurtre de plus ou de moins ? Meure de ma main Polonia ! Pourquoi aima-t-elle d’un cœur sincère, en ce siècle où nul n’éprouve ni respect, ni amour ? Si elle eût aimé comme aiment toutes les autres, comme les autres elle eût vécu, (Il sort.)
Je viens, par ordre du roi, signifier à Ludovic son arrêt de mort… Mais, quoi ! la porte ouverte et la tour vide ? Que s’est-il donc passé ? Soldats !… Personne ne répond… Holà ! gardes. Trahison ! Trahison !
Quels sont ces cris ? qu’y a-t-il ?