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ges l’ont toujours préféré au cheval. Tous ces faits annoncent quel est le prix de l’âne, quel estime on doit en faire, et combien sont mal fondés les préjugés des Babyloniens.

Plutarque, dans la vie de Caton, parle d’une mule digne race de l’âne, qui ayant rendu de longs et importants services au peuple d’Athènes, fut exemptée de travail et autorisée à paître partout où elle voudrait : cette respectable bête, quoique fort âgée, se plaçait encore devant les chariots qu’elle rencontrait, et encourageait dans son langage, les animaux qui les traînaient, souvent elle leur prêtait son secours. Cette rare activité produisit un si grand effet sur l’esprit des athéniens, qu’ils ordonnèrent que cette mule serait nourrie toute sa vie aux dépens du public. Ânes à courtes oreilles, qui jouissez du même privilège, combien parmi vous qui ne l’ont pas acquis à si juste titre ?

Quelques grands[1], quelques signalés

  1. Cette fête de l’âne se célébrait à Cambrai,