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multiplie tous les jours. J’ai même entendu dire que depuis le commencement du dix-huitième siècle elle était augmentée des deux tiers. Les voyageurs rapportent qu’ils en ont vu qui avaient de longs cheveux, une robe à grande manche et une petite pyramide sur la tête. D’autres ne marchent qu’à l’aide d’un bâton doré et recourbé par le bout. Il y en a qui ne parlent que de fièvres, de saignées, de purgations : ils donnent de grandes espérances aux vivants, et vivent aux dépens des morts. Ceux-ci ont une peau de bête sur le bras ; ceux-là un capuchon au milieu du dos… ; il en est de blonds, de bruns, de châtains, de tous âges, de toutes couleurs ; on en trouve à la cour, à la ville, dans les colléges, dans les assemblées. Ils foisonnent partout. J’en ai examiné un grand nombre, et j’ai remarqué qu’ils ressemblent assez à un certain animal qu’on appelle homme : je crois même que ce n’est qu’improprement qu’on les nomme des ânes : ce sont les plus sots animaux du monde.

Un excellent naturaliste a fait un très-