CHAPITRE XVIII.
Propriétés de l’Âne.
J’étais sur le point de terminer cet éloge, lorsque j’ai trouvé encore différents matériaux qui appartiennent à mon sujet. Comme je ne ressemble pas à ces architectes qui ont toujours soin de mettre en réserve de quoi bâtir leur maison en réparant celles des autres ; je vais employer les matériaux qui me restent, et je vais d’abord commencer par les propriétés de l’âne.
Si nous en croyons les anciens auteurs, les propriétés de l’âne sont infinies : sa tête enterrée au milieu d’un jardin, le rend plus fertile, plus fécond ; ses os pilés, et bus avec du vin sont un contre-poison ; la colle qu’on fait en Chine avec sa peau, délayée dans de l’eau tiède, arrête les pertes de sang. Avez-vous le mal caduc ? Prenez la corne du pied d’un âne, réduisez-la en cendres, jetez ces cendres dans un verre de vin, prenez ce