Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

faits : c’est la nature qui les forme, rien d’imparfait ne sort de ses mains. En avançant en âge, il ne devient pas plus embarrassant : je l’ai déjà dit, la toilette d’un âne est la plus courte et la plus facile des animaux. Il n’est point sujet comme eux à la vermine ; ainsi qu’on l’étrille ou qu’on le néglige, c’est indifférent pour lui. Si quelque chose le gêne, il se roule par terre ou se frotte contre un arbre ; il n’a besoin ni de valets de chambre, ni de laquais : il se sert lui-même. Sa vieillesse n’est point incommode ; à peine s’aperçoit-on qu’il n’est plus jeune ; sur les bords de sa tombe, comme au printemps de son âge, il aime à rendre service, il travaille sans cesse, il n’en est que plus précieux.

Quant à sa dépense, elle est fort légère ; et par conséquent peu dispendieuse. Un de nos habiles calculateurs a même démontré, qu’un moine, un chanoine, un cochon, mangent plus en une heure, qu’un âne de bon appétit en huit jours. Aussi depuis que Montmartre existe, on n’a jamais entendu dire qu’un baudet fût